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Rester salarié de la société française tout en séjournant à Genève

Monsieur Dupont, actuellement célibataire, est salarié d’une société française, à Paris, il nous demande de lui exposer sa situation dans l’hypothèse où il s’installerait en Suisse, à  Genève,dans le canton de Genève. Monsieur Dupont nous a précisé qu’il resterait salarié de la société française tout en séjournant à Genève trois semaines sur cinq par mois, il a le projet de créer une activité en Suisse mais cet aspect ne sera pas étudié

La situation à considérer est le lieu d’imposition de Monsieur Dupont :

 Il faut ici se référer à la convention fiscale conclue entre la France et la Suisse le 9 septembre 1966 et ses modifications en vue d’éviter les doubles impositions sur le revenu et sur la fortune.
Concernant les salaires, l’article 17 dispose :
Sous réserve des dispositions des articles 18 à 21, les salaires, traitements et autres rémunérations similaires qu’un résident d’un Etat contractant reçoit au titre d’un emploi salarié ne sont imposables que dans cet Etat, à moins que l’emploi ne soit exercé dans l’autre Etat contractant. Si l’emploi y est exercé, les rémunérations reçues à ce titre sont imposables dans cet autre Etat. 2. Nonobstant les dispositions du paragraphe 1, les rémunérations qu’un résident d’un Etat contractant reçoit au titre d’un emploi salarié exercé dans l’autre Etat contractant ne sont imposables que dans le premier Etat si :
a) Le bénéficiaire séjourne dans l’autre Etat pendant une période ou des périodes n’excédant pas au total 183 jours au cours de l’année fiscale considérée ;
b) Les rémunérations sont payées par un employeur ou au nom d’un employeur qui n’est pas résident de l’autre Etat ;

et c) La charge des rémunérations n’est pas supportée par un établissement stable ou une base fixe que l’employeur a dans l’autre Etat. 3.(1) Nonobstant les dispositions précédentes du présent article, les rémunérations reçues au titre d’un emploi salarié exercé à bord d’un navire, d’un aéronef ou d’un véhicule ferroviaire exploités en trafic international ou à bord d’un bateau servant à la navigation intérieure, sont imposables dans l’Etat contractant où le siège de direction effective de l’entreprise est situé. 4.(2) Les dispositions de l’accord du 11 avril 1983 relatif à l’imposition des rémunérations des travailleurs frontaliers, qui font partie intégrante de la présente convention, s’appliquent nonobstant les dispositions précédentes du présent article, mais sous réserve des dispositions des articles 18, 19 et 21.

Monsieur Dupont, du fait de sa présence en Suisse prorata temporis relève d’une imposition en Suisse car nous prenons pour acquit qu’il ne séjourne pas à titre touristique mais qu’il effectue son activité économique salariée sur le sol suisse. Il doit, du fait de ce séjour, déposer une demande de permis de travail et de séjour, n’ayant pas la qualité de frontalier.

A ce stade, nous conseillons à Monsieur Dupont de rédiger un avenant à son contrat de travail, en France, mentionnant sa présence majoritaire en Suisse en terme de temps. Ce document lui permettra d’obtenir d’autant plus aisément son permis de séjour et de travail dit permis « B ». des précisions sur ce permis peuvent être obtenues sur le site de la Fiduciaire des Cimes, dans la rubrique « Infos pratiques ». Nous sommes bien sur à votre disposition pour vous assister dans ces démarches qui relèvent de la compétence de l’Office de la Population à Onex.
Si l’imposition se situe en Suisse, quelle serait-elle pour, par exemple, un salaire annuel brut de 71’000 Frs.
L’impôt serait de 6’327 CHF se décomposant comme suit :

  • Impôt cantonal : 2’859
  • Impôt communal : 2’487
  • Impôt paroissial : 229
  • Impôt personnel : 20
  • Impôt fédéral direct : 728
  • Soit 8.91% du revenu

Comme en France, les revenus donnent lieu à des retenues sociales, étant précisé que l’assurance maladie obligatoire en Suisse est indépendante du salaire, elle est souscrite par chaque citoyen et ses primes dépendent du niveau de protection choisie ; il s’agit de la LaMal dans le jargon suisse. La loi interdit aux fiduciaires de conseiller telle ou telle caisse mais les simulateurs de prime sont nombreux sur internet.
Les retenues sur salaires, dont la retraite, sont les suivantes, sur une base de salaire brut de 71’000 Frs :

  •  AVS/AL/APG : 3’763, 1er pilier retraite
  • AC : 781, chômage
  • Accidents: 284
  • Caisse de pension LPP ou 2ème pilier: 2’295

La loi suisse permet de cotiser à une retraite privée dite 3ème pilier, avec une déductibilité fiscale plafonnée à 6’800 Frs.
En Suisse la retraite est à trois niveaux, le premier pilier est l’AVS, le second la LPP, le troisième, l’épargne privée auprès d’une banque.